La veillée

 

La Veillée




Cette page te donne des éléments essentiels des techniques de veillée. Si tu veux encore plus te perfectionner, tu peux toujours consulter le Quatre Cadres. Un livret magnifique pour qui veut maîtriser les veillées sur le bout des doigts ! 
 


La Veillée est un moment important de la journée d’abord parce qu’elle clôt celle-ci mais aussi parce que c’est un moment de détente et de divertissement. Elle est donc très attendue. Mais elle ne reste pas moins une technique scoute à part entière !


1- Son origine

    
    Autrefois, dans les campagnes, la veillée était le temps entre le repas du soir et le coucher consacré à des réunions de famille ou de voisinage. On y chantait, les enfants écoutaient les histoires et les légendes que leur racontaient les anciens. La veillée était un moment privilégié, un véritable rite où se perpétuait sans nul doute les traditions...
Aujourd’hui, la veillée n’a plus guère de sens et d’existence que dans les mouvements de jeunesse comme nous, les scouts, où elle est devenue véritablement un moment de fête et de folie collective : l’occasion de se retrouver, d’être ensemble, après une journée d’activités intenses, pour chanter, danser, jouer, bouger, …


2- La composition d’une veillée


Concernant le fil rouge : il s’agit d’illustrer le thème et de rendre la veillée plus fluide, c'est-à-dire sans cassure de rythme ni blanc. Une veillée classique se compose :
● D’un appel (pour rassembler)
● De chants
● D’un ou deux jeux (facultatif)
● De jeux de scène
● De la prière

Le but du fil rouge étant de lier ces différentes phases par une histoire en rapport avec le thème de veillée.



La patrouille de fil rouge :
● Monte le fil rouge
● Choisit et agence les chants
● Intègre les numéros des autres patrouilles
● Dirige les chants, lance les bans et anime les jeux.

Le Boute-en-train doit veiller à ce que la veillée se déroule bien, à prévenir à l’avance la patrouille qui passe après le chant, à prévenir celui qui animera le chant en lui rappelant la page... il peut par exemple faire un tableau récapitulatif de la veillée qu’il placera en coulisse affichant la liste des chants et les noms de ceux qui les animent. Le tableau a l’avantage d’être vu de toute l’équipe qui a préparé la veillée et chacun est ainsi capable de voir à quel moment il intervient.

Un bon moyen dans la préparation de la veillée est de dessiner la courbe et d'y placer les numéros et les chants, pour voir s'ils correspondent avec l'intensité voulue à ce moment. 



En lien avec tout ceci, la veillée est donc composée par différents instants : la mise en ambiance, l’ambiance, et le retour au calme qui introduit la prière.

La mise en ambiance :


    La mise en ambiance est de courte durée, elle est de loin la plus importante. Il faut donner à chacun la même envie : l’envie de vivre avec les autres un moment de plaisir avec le maximum d’intensité, ce qui n’est pas facile car chacun arrive à la veillée avec une motivation différente (selon les évènements qui ont précédé, selon sa sensibilité, son ressenti…)
Il faut que toutes les tensions de la journée s’en aillent….
Cette ambiance, c’est le bout en train qui la fait naître en chacun, par des chants légers, faciles et connus, des jeux….
 L’ambiance :

Cette seconde partie de veillée doit permettre aux scouts de se libérer au maximum. Au menu : des jeux, des chants, des danses…. C’est le cœur même de la veillée. La durée de cette partie dépend du temps que l’animateur veut consacrer à la veillée.

Le retour au calme :

    Le retour au calme doit se faire longuement et progressivement. Des chants et/ou des jeux calmes sont nécessaires. Son but est simple : préparer les scouts à terminer la veillée dans le calme.
Construit en decrescendo, ce temps débouchera tout naturellement sur l’ultime phase de la veillée : la prière et le silence de la nuit.

La prière :

La prière est le moment final de la veillée où les scouts se préparent au silence de la nuit. La prière ne doit pas être un moment qui tend à sa longueur. Elle se doit d'être un moment de retour sur la journée pour rendre grâce au Seigneur. Il peut y avoir quelques chants priants, un Je vous salue Marie ou un Notre Père. Cependant, ce moment n'est pas un temps de récitation du chapelet.

Une fois terminée, le silence de la nuit s'impose jusqu'à l'Angélus du lendemain matin. Il correspond lui aussi à un temps de prière où chacun peut en silence prier le Seigneur.



3- Les techniques


Les techniques ne doivent pas être vues comme une contrainte, mais au contraire comme un moyen d'être plus efficace que si elles n'étaient pas là. Exploiter la technique avec un peu d'imagination va rendre votre veillée plus drôle, plus belle, plus touchante. N'hésitez pas, même si les entorses doivent rester rares et se justifier, à innover, à renouveler ces techniques, pourquoi pas à les mélanger. De l'audace, de l'audace, encore de l'audace !


La veillée est le moment où 3 techniques particulières vont être mise en œuvre : l’expression scénique, les feux et le chant.
L’organisation d’une veillée se fait donc à partir de ces 3 éléments.

L'expression scénique


Un Sketch doit avoir 3 qualités :
● Beau
● Clair
● Joyeux

Il existe une multitude de technique de sketch donc il ne faut pas se limiter à la saynète.
Exemple : le mime, le conte, les tableaux, diapos, les ombres (chinoises, tchèques), les marottes et les marionnettes, le chœur parlé, les masques, les gants blancs etc. Il faut donc élargir ses capacités en expression en apprenant et en maîtrisant d’autre technique.

-Les bans :


Après chaque prestation d'une patrouille, le ban sert à la remercier. Ainsi, un ban sert à applaudir, dire bravo ou merci.



-Le cœur parlé :


Tous les acteurs sont dos à la scène et chacun se retourne pour dire une phrase (identiques à chaque fois qu'il se retourne ou pas) caractéristique du personnage qu'il joue. Cette technique joue beaucoup sur l'humour de répétition.


-La comédie musicale :


Pour une comédie musicale, il vaut mieux reprendre des chants que tout le monde connaît mais qui vont avec les paroles (le Galérien pour le récit de la mort d'un personnage) ou à l'opposé un chant qui par son ton devrait être opposé au discours (Le Petit Ane gris pour un mariage) pour créer un décalage comique. Mais c'est toujours plus réussi quand on change de chant en fonction des répliques.
Un dialogue de solistes est à privilégier à un chœur unique, et le par-cœur au déchiffrage d'un chiffon de papier.


-Les dos :


La technique des dos, semblable à celle des patates, consiste à créer des personnages dans le dos des figurants. Dessiner des visages dans le dos, dans le sens vertical inversé. En se retournant fesses en l'air, le personnage prend alors vie en mettant en action les bras pour le rendre expressif.


-Les gants blancs :


La technique des gants blancs consiste à figurer ou faire figurer une scène, une situation à partir d'un ou plusieurs gants blancs. Par exemple, créer un oiseau, un animal ou une fleur.

Les gants blancs peuvent être utilisés pour d'autres techniques : le mime, la direction des chants ou du chœur parlé, les marottes, les marionnettes.


-Le gromelot :


Le grommèlement désigne à l'origine le cri du sanglier, puis par extension tout borborygme sortant de la bouche d'un être humain quand il n'articule pas.  
La technique du "gromelot" consiste donc à réaliser une saynète sans phrase intelligible. Les scouts inventent une langue où quelques mots auront un sens que les spectateurs devineront aisément. Il faudra donc jouer sur la gestuelle et l'intonation pour être compris.


-Le jeu de paume :


Le jeu de paume consiste à répéter une scène courte plusieurs fois en changeant un critère de la situation : le ton des paroles, les sentiments, la façon de se déplacer, etc. Il s'inscrit dans le registre des techniques de la saynète ou du théâtre de scène.


-Les marionnettes :


Créer une marionnette avec un vieux gant de toilette ou une vieille chaussette. Faire des trous pour la tête et les bras pour y faire passer les doigts. On peut rembourrer le tout pour y créer du volume, y compris pour créer des bras et une tête avec du tissu.
Une fois sur scène, ce sont les manipulateurs qui font les voix. Tourner le visage de la marionnette vers la situation. Il faut aussi les rendre les plus expressives possibles.

Une marionnette peut aussi se jouer avec simplement des gants blancs. Il faut alors rendre la main très expressive pour jouer son personnage.



-Les marionnettes humaines :


La technique se fait à deux personnes : l'une est le marionnettiste, l'autre la marionnette. Le marionnettiste doit faire comprendre à son public qu'il tient se "marionnette" par des fils. Une fois la marionnette activée, c'est elle qui prend le contrôle de la situation. Le marionnettiste doit ainsi suivre les mouvements de sa marionnette, faisant croire à son public qu'il la contrôle toujours !


-Les marottes :

Une croix sur laquelle on enfile un pull et à laquelle on met un bonnet et le tour est joué. Mais il faut tout de même faire attention à différencier les personnages selon leur fonction ou leur statut afin que le public comprenne la scène.



-Le mime : 

Le but est en silence d'accentuer tous les gestes, les impressions, les grimaces afin que le public comprenne quelque chose.
Les chants fredonnés bouche fermée en fond de scène sont les bienvenus !


-Les ombres chinoises :

Placées entre un drap et une source de lumière puissante, les ombres chinoises se jouent avec les mains ou avec des figurines en carton préparées à l'avance.
C'est l'occasion de faire des effets spéciaux ! Le drap ne doit pas cacher un mime ou une saynète classique, mais donner vie à un récit fantastique !


-Les ombres tchèques :

À ne pas confondre avec les ombres chinoises. Les acteurs jouent eux-mêmes. Elles consistent à mimer des scènes derrière un drap blanc éclairé par derrière, de manière à ce que le public ne perçoive que les silhouettes des acteurs.
Les gestes doivent être amples et précis, et les positions minutieusement étudiées (face, profil). Les différents personnages doivent avoir des attributs bien visibles.


-Les patates :


Technique similaire à la technique des dos, mais sur le menton. Dessiner un personnage sur le menton dans le sens vertical inversé. La bouche du jeune lui servira de bouche. Dessiner donc le nez et les yeux.
Une fois sur scène, se coucher, se bander les yeux et le nez et regarder le public tête à l'envers. Donner vie au personnage en parlant et bougeant le menton.


-Le paysage déroulant :


Technique exigeante qui comprend des personnages sensés bouger dans le récit, mais qui ne bougent pas sur scène (ou qui font semblant). Les différents éléments ou personnages qu'ils rencontrent arrivent dans l'autre sens, donnant l'illusion que les premiers sont réellement en train de bouger et que la scène les suit.
Cette technique demande une très bonne coordination entre tous les scouts.


-La saynète :

La saynète est souvent la préférée, au point que beaucoup se demandent pourquoi on a inventé les autres techniques. Mais la saynète n'est qu'apparemment facile : elle exige d'être excellent dans tous les domaines à la fois. Gestuelle, connaissance du texte, synchronisation, aisance orale, placement sur la scène, bruitages... Tout cela est mobilisé à la fois et non plus isolément, ce qui fait que souvent, l'un ou l'autre, pour ne pas dire la plupart, est négligé, rendant le tout médiocre. Une patrouille se verra confier des saynètes quand elle aura fait ses preuves dans tous les domaines. 


-Le tableau / ou clic-clac :


Deux scouts tiennent un drap levé et le baissent au signal, lorsque les comédiens ont pris la pose derrière. Attention, les poses doivent être très expressives, et il faut laisser le temps aux spectateurs de les examiner. Sinon elles sont inutiles !
Un conteur accompagne généralement, mais il est possible de s'en passer, ou même d'en avoir deux !

Cette technique peut se faire sans drap, où les acteurs s'immobilisent quand le signal est donné. = arrêt sur image


-Le théâtre de scène :

Technique compliquée à réaliser, le théâtre de scène reprend les codes du théâtre. La technique est très proche de la saynète, mais la diction est celle du théâtre classique.


Les feux


Les feux se doivent d'être bien maîtrisés et suivre la courbe de veillée. Il ne faut donc pas avoir un feu vif pour débuter la veillée ou pour la prière...


Les chants


Un chant se doit d'avoir plusieurs qualités tout comme les sketchs :
● Beau
● Clair
● Joyeux

Cela signifie qu'un chant doit être choisit avec précaution pour correspondre à l'univers de la veillée, mais aussi lu attentivement pour en connaître le sens.
Est-ce que ce chant correspond à ce qu'on me demande en tant que scout ? Est-il beau dans ses paroles ? Attention, un chant avec un air entraînant et joyeux peut parfois cacher des paroles vilaines ou dénigrantes.

« Chante avec ta voix, oui, mais aussi chante avec ta vie » Saint Augustin

4- Les jeux


Une liste est consultable sur Scoutopédia !

Attention ! Un jeu se doit d'être basé sur la joie, le rire et la confiance. Ce n'est pas un moment de bizutage... Tout jeu qui est basé sur la moquerie ou l'ignorance d'un autre est à bannir.

Un jeu se doit de ne pas être trop long et ne nécessite pas forcément d'avoir un gagnant. Durée maximale d'un jeu : 7 à 10 minutes grand maximum !

5- Les types de veillées


Il existe différents types de veillées éclaireurs :

- La veillée classique

    Voir ci-dessus !


- La veillée oratorio

C'est une veillée qui introduit un moment fort de la vie de la troupe et se déroule de manière itinérante en 4 à 5 étapes où des jeux de scène sont joués sur un thème lié au moment qui suit. Elle peut précéder une veillée de promesse, une adoration, un chapelet pour un scout malade, un temps de prière pour le baptême d'un scout, une veille du soir, un témoignage, ou une cérémonie d'investiture, cimes ou d'engagement raider.

- La veillée aux étoiles

C'est une veillée d'observation des étoiles, elle s'accompagne de la lecture de contes et légendes en lien avec les constellations.

- La veillée de patrouille

La veillée de patrouille est un moment crucial de la vie de patrouille. Elle permet aux scouts de s'exercer à l'expression, aux chants qu'ils soient nouveaux ou pas, et aux différentes techniques de veillée. Elle permet aussi de se préparer à la veillée effectuée en troupe. Cette veillée n'est pas négligeable !

- La veillée de promesse

Le soir précédant le jour de la promesse a lieu la veillée de promesse. C'est l'occasion d'accompagner l'aspirant vers son engagement par la prière. Avec son CP, l'aspirant termine ensuite la veillée seul, ultime instant de réflexion sur l'appel à l'engagement qu'il doit faire devant Dieu.

Pour la veillée de promesse, l'aspirant prépare soigneusement une méditation qu'il va lire devant la troupe. Elle se fait à partir de textes qu'il a choisi avec son CP, et le conseiller religieux s'il est présent.
Chaque intervention est entrecoupée de chants bien choisis pour cette veillée. Elle peut se terminer par la bénédiction de la croix de promesse.

- La revue de camp

Dernière veillée du camp, il s'agit d'un moment joyeux pour remercier les personnes qui ont accueilli les scouts. Cette veillée est l'occasion de partager un moment de joie scoute, ponctuée par des chants, des jeux, des contes. Elle peut commencer par un festin.