La veillée

 

La Veillée




1- Son origine

    
    Autrefois, dans les campagnes, la veillée était le temps entre le repas du soir et le coucher consacré à des réunions de famille ou de voisinage. On y chantait, les enfants écoutaient les histoires et les légendes que leur racontaient les anciens. La veillée était un moment privilégié, un véritable rite où se perpétuait sans nul doute les traditions...
Aujourd’hui, la veillée n’a plus guère de sens et d’existence que dans les mouvements de jeunesse comme nous, les scouts, où elle est devenue véritablement un moment de fête et de folie collective : l’occasion de se retrouver, d’être ensemble, après une journée d’activités intenses, pour chanter, danser, jouer, bouger, …


2- La composition d’une veillée


La veillée est composée par différents instants : la mise en ambiance, l’ambiance, le retour au calme, le calme et la fin.
Cela doit se voir par l'intensité du feu qui suit la courbe !!

La mise en ambiance :


    La mise en ambiance est de courte durée, elle est de loin la plus importante. Il faut donner à chacun la même envie : l’envie de vivre avec les autres un moment de plaisir avec le maximum d’intensité, ce qui n’est pas facile car chacun arrive à la veillée avec une motivation différente (selon les évènements qui ont précédé, selon sa sensibilité, son ressenti…)
Il faut que toutes les tensions de la journée s’en aillent….
Cette ambiance, c’est le bout en train qui la fait naître en chacun, par des chants légers, faciles et connus, des jeux….
 L’ambiance :

Cette seconde partie de veillée doit permettre aux scouts de se libérer au maximum. Au menu : des jeux, des chants, des danses…. C’est le cœur même de la veillée. La durée de cette partie dépend du temps que l’animateur veut consacrer à la veillée.

Le retour au calme :

    Le retour au calme doit se faire longuement et progressivement. Des chants et/ou des jeux calmes sont nécessaires. Son but est simple : préparer les scouts à terminer la veillée dans le calme.
Construit en decrescendo, ce temps débouchera tout naturellement sur l’ultime phase de la veillée...

La courbe descendante peut être rompue par un sursaut pour réveiller l'attention avant le dénouement, mais elle doit bien redescendre ensuite afin de préparer à la prière et au silence de la nuit.

Un bon moyen dans la préparation de la veillée est de dessiner la courbe et d'y placer les numéros et les chants, pour voir s'ils correspondent avec l'intensité voulue à ce moment. 

3- Les techniques


Les techniques ne doivent pas être vues comme une contrainte, mais au contraire comme un moyen d'être plus efficace que si elles n'étaient pas là. Exploiter la technique avec un peu d'imagination va rendre votre veillée plus drôle, plus belle, plus touchante. N'hésitez pas, même si les entorses doivent rester rares et se justifier, à innover, à renouveler ces techniques, pourquoi pas à les mélanger. De l'audace, de l'audace, encore de l'audace !

-Le mime : 

Le but est en silence d'accentuer tous les gestes, les impressions, les grimaces afin que le public comprenne quelque chose.
Les chants fredonnés bouche fermée en fond de scène sont les bienvenus !

-Les marionnettes :

Une croix sur laquelle on enfile un pull et à laquelle on met un bonnet et le tour est joué. Mais il faut tout de même faire attention à différencier les personnages selon leur fonction ou leur statut afin que le public comprenne la scène.

-Le cœur parlé :

Tous les acteurs sont dos à la scène et chacun se retourne pour dire une phrase (identiques à chaque fois qu'il se retourne ou pas) caractéristique du personnage qu'il joue. Cette technique joue beaucoup sur l'humour de répétition.

-La comédie musicale :

Pour une comédie musicale, il vaut mieux reprendre des chants que tout le monde connaît mais qui vont avec les paroles (le Galérien pour le récit de la mort d'un personnage) ou à l'opposé un chant qui par son ton devrait être opposé au discours (Le Petit Ane gris pour un mariage) pour créer un décalage comique. Mais c'est toujours plus réussi quand on change de chant en fonction des répliques.
Un dialogue de solistes est à privilégier à un chœur unique, et le par-cœur au déchiffrage d'un chiffon de papier.

-Ombres chinoises :

Placées entre un drap et une source de lumière puissante, les ombres chinoises se jouent avec les mains ou avec des figurines en carton préparées à l'avance.
C'est l'occasion de faire des effets spéciaux ! Le drap ne doit pas cacher un mime ou une saynète classique, mais donner vie à un récit fantastique !

-Ombres tchèques :

À ne pas confondre avec les ombres chinoises. Les acteurs jouent eux-mêmes. Elles consistent à mimer des scènes derrière un drap blanc éclairé par derrière, de manière à ce que le public ne perçoive que les silhouettes des acteurs.
Les gestes doivent être amples et précis, et les positions minutieusement étudiées (face, profil). Les différents personnages doivent avoir des attributs bien visibles.

-Tableau / Clic-clac :

Deux scouts tiennent un drap levé et le baissent au signal, lorsque les comédiens ont pris la pose derrière. Attention, les poses doivent être très expressives, et il faut laisser le temps aux spectateurs de les examiner. Sinon elles sont inutiles !
Un conteur accompagne généralement, mais il est possible de s'en passer, ou même d'en avoir deux !

-Grommelot :

Le grommelement désigne à l'origine le cri du sanglier, puis par extension tout borborygme sortant de la bouche d'un être humain quand il n'articule pas.  
La technique du "grommelot" consiste donc à réaliser une saynète sans mot intelligible. Les scouts inventent une langue où quelques mots auront un sens que les spectateurs devineront aisément. Il faudra donc jouer sur la gestuelle et l'intonation pour être compris.

-Saynète :

La saynète est souvent la préférée, au point que beaucoup se demandent pourquoi on a inventé les autres techniques. Mais la saynète n'est qu'apparemment facile : elle exige d'être excellent dans tous les domaines à la fois. Gestuelle, connaissance du texte, synchronisation, aisance orale, placement sur la scène, bruitages... Tout cela est mobilisé à la fois et non plus isolément, ce qui fait que souvent, l'un ou l'autre, pour ne pas dire la plupart, est négligé, rendant le tout médiocre. Une patrouille se verra confier des saynètes quand elle aura fait ses preuves dans tous les domaines. 

-Théâtre de scène :

Technique compliquée à réaliser, le théâtre de scène reprend les codes du théâtre. La technique est très proche de la saynète, mais la diction est celle du théâtre classique.

-Le paysage déroulant :

Technique exigeante qui comprend des personnages sensés bouger dans le récit, mais qui ne bougent pas sur scène (ou qui font semblant). Les différents éléments ou personnages qu'ils rencontrent arrivent dans l'autre sens, donnant l'illusion que les premiers sont réellement en train de bouger et que la scène les suit.
Cette technique demande une très bonne coordination entre tous les scouts.