Le Scoutisme


Sommaire :                    Le Scoutisme de Lord Baden Powell
                                      Les Scouts d'Europe


Éclaireurs, savez-vous grâce à qui vous êtes Éclaireurs ?
De toute l’histoire de « l’aventure scout », d’illustres pionniers ont permis au Scoutisme d’être ce qu’il est aujourd’hui.
Ces pionniers, nombreux soient-ils, sont souvent restés inconnus.
Voici l’histoire de trois de ces intrépides aventuriers.

Tout a commencé grâce à un homme, Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell, ou plus simplement Robert Baden-Powell, voire... B.P. !

Né le 22 février 1857 dans le quartier londonien de Paddington, il fait ses études à Charterhouse, établissement connu pour sa discipline. Ce n'est pas pour autant de son goût et le petit Robert est alors adepte de l'école buissonnière... littéralement ! Il aimait pendant jouer dans la nature, se cacher dans des taillis broussailleux où il tendait des pièges à lapins. Il aimait aussi ramper en silence, observer les traces des animaux dans la forêt, reconnaître sa route, faire des feux… Une enfance riche qui le conduit à devenir militaire, puis général de l’armée coloniale anglaise un peu plus tard.

En 1900, envoyé en Afrique du Sud (à Mafeking) pour combattre les Boers (Hollandais), la quasi-totalité de ses soldats sont tombés. Il n’a d’autre recours que de se rendre en ville pour trouver des volontaires. C’est ainsi qu’il a l’idée de ramasser tous les jeunes garçons désœuvrés qui traînent dans les rues. Il leur confie une mission d’éclaireurs. La mission réussit avec succès. Les garçons s’en tirent fort bien et leur ville est sauvée. À son retour en Angleterre, Baden-Powell est acclamé comme un héros par les jeunes anglais qui ne tardent pas à écrire des courriers lui demandant conseil. Il prend ces demandes très au sérieux en leur répondant de toujours chercher à faire « une bonne action par jour ». Mais l’aventure ne s’arrête pas là.

En 1907, il réunit pour la première fois des jeunes de tous les milieux sociaux pour un camp de huit jours sur l'île de Brownsea. Quatre patrouilles sont alors créées : le Corbeau, le Courlis, le Loup, et le Taureau. Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, l'indépendance et la confiance. La promesse sur honneur de faire toujours de son mieux y fut matérialisée. Baden-Powell publie peu de temps après, les chapitres bimensuels du livre Éclaireur. À cette occasion, il crée les 5 buts du scoutisme :

Santé - Sens du concret - Personnalité - Service - Sens de Dieu


Il crée aussi les 10 articles de la Loi Scoute :

  1. On peut compter sur l’honneur d’un Éclaireur
  2. Un Éclaireur est loyal
  3. C'est le devoir d'un Éclaireur d'être utile aux autres et de leur venir en aide
  4. Un Éclaireur est l'ami de tous
  5. Un Éclaireur est courtois
  6. Un Éclaireur est un ami des animaux
  7. Un Éclaireur obéit aux ordres
  8. Un Éclaireur sourit et siffle quand il rencontre une difficulté
  9. Un Éclaireur est économe
  10. Un Éclaireur est propre dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actes

Comme emblème du scoutisme, Baden-Powell choisit la fleur de lys, comme symbole de pureté et de paix, mais surtout parce qu’elle indique la bonne direction à prendre : le haut (la direction spirituelle) ou encore le Nord (sur les vieilles cartes).

Baden-Powell est encouragé de toute part. Il développe la qualité de ces éclaireurs par le jeu et non pas par le travail, et veut leur donner le goût d’aimer à faire les choses, au lieu d’avoir à les faire. Il les place dans la nature sous la direction d’un chef à peine plus âgé qu’eux où ils apprennent à se débrouiller en copiant ce que faisaient les coureurs de steppe dans les colonies : bien connaître la nature, y survivre, y dormir, y manger, tout en développant des connaissances et des dons pour servir de mieux en mieux leurs prochains.

En 1911, Baden-Powell envoie de Londres une Troupe de Scouts anglais en Belgique pour aider à l’implantation du mouvement. Il faut peu de temps pour y lancer officiellement le mouvement scout. Alors que le scoutisme apparaît en France grâce à quelques pasteurs protestants, les premières troupes d’Éclaireurs obtiennent un vive succès auprès des jeunes catholiques. En effet, les troupes sont formés de plus de 75% de catholiques.

Le Chanoine Cornette s’en inquiète et prend l’initiative de s’adresser directement à eux. Un jeune chef de patrouille lui répond :
« C’est votre faute ! Pourquoi n’y a t’il pas de scouts catholiques!? »

Père Jacques Sevin

Le père Jacques Sevin, qui fait ses études en Belgique, entend parler du scoutisme. Il s’y intéresse et décide de rencontrer B-P en personne. Lors de cette entrevue, il comprend la nécessité de développer un scoutisme catholique. Il commence à concrétiser son idée en Belgique en 1914, (clandestinement à cause de la Guerre). Il reprend à un de ces pères spirituels, le Père Maumigny, une prière attribuée à l’origine à St Ignace : « Ô verbe de Dieu apprenez nous à être généreux… » et qui deviendra un peu plus tard la prière scout. Et en 1918, il décide de lancer une association de Scout de France.

Cependant le scoutisme est mal vu par certains prêtres ou évêques. Le Père Sevin reçoit même l’interdiction d’employer le mot « scout ». Toute l’aventure scoute semble bientôt sombrer, mais dans un esprit d'obéissance, de conciliation, de prière et de confiance, la ténacité et la loyauté du Père Sevin l'emportent finalement. Dans son livre Le Scoutisme, Père Sevin montre la réelle nécessité de bâtir un scoutisme Catholique.

Le Chanoine Cornette ayant créé avec des lycéens parisiens « Les Entraîneurs d’Honoré d’Eylau » composé dès 1918 de 8 patrouilles soutient l’idée du Père Sevin. En 1920, alors que « B-P est nommé Chef Scout du Monde », la fédération des Scouts de France est officiellement créé, malgré beaucoup de réticences.

En 1921, le comité des Scouts de France est appelé à l'Archevêché de Paris, où Mgr Dubois vient de succéder au Cardinal Amette, décédé en 1920, et qui avait condamné le scoutisme. Mgr Dubois lit lentement un document réquisitoire où le scoutisme est chargé de nombreux crimes condamnés par l’église :

  • "C'est anonyme, dit l'archevêque! Que dois-je faire?"
  • "Ce que l'Esprit-Saint vous dictera" répond le Chanoine Cornette.
  • "Eh bien voici ce qu'il me dicte". Et le Cardinal tire un second document: "Ce m'est une joie et une espérance ... Le but des Scouts de France est de faire revivre l'idéal si chrétien et si français de la chevalerie. J'applaudis d'avance et je bénis".

La consécration définitive viendra du Pape Pie XI en 1925.



De nombreuses difficultés vont encore attendre le Chanoine Cornette qui passera sa vie à défendre le scoutisme grâce à son talent diplomatique et à ces importantes relations. Il soutiendra le Père Sevin dans son combat de bienfaisance et deviendra l’aumônier nationale des scouts.

Père Jacques Sevin


Des réticents chercheront à éloigner le Père Sevin qui continuera à transmettre son amour du scoutisme. Baden Powell ira jusqu’à dire : « La meilleure réalisation de ma pensée est ce qu'a fait un religieux français ». 
A l’heure où les Scouts de France ont connu de nombreuses modifications, parfois enrichissantes, d’autres fois maladroites, ce qui est sûr c’est qu’une profonde injustice règne dans l’histoire légendaire du scoutisme. Certains parlent aujourd’hui de la béatification du Père Jacques Sevin, lui qui voulait que chacun d’entre nous, devenions des Saints.
Rappelons-nous de ses propres mots :
« Des scouts qui soient des saints. Il ne faudrait avoir peur ni du mot ni de la chose, la sainteté n'est d'aucun temps, ni d'aucun uniforme particulier. »



Ce document peut vous aider à comprendre la fondation de l'UIGSE-FSE.

Les scouts d'Europe se sont donc développés parallèlement aux scouts de France, et avant leur réforme de 1964. Cependant cette réforme va leur permettre de prendre leur essor, à cause du rejet que les jeunes vont en faire. La pédagogie des scoutes d'Europe réunit au sein d'une seule association les garçons et les filles, mais avec des unités et des activités distinctes. Les Jeannettes sont cependant abandonnées, et deviennent les louvettes, pour vivre sous le même régime de la loi de la jungle (cf. Kipling, le livre de la Jungle) que leurs homologues louveteaux. La FSE abandonna le concept de Raiders d'après guerre, mais temporairement, puisqu'elle y est revenu aujourd'hui.

L'accent était mis sur les idéaux chevaleresques que symbolisent l'insigne de l'association et son étendard (Le baussant).

   Il a fallu l'intervention salutaire de Michel MENU pour soutenir efficacement le scoutisme. Il créa les RAIDERS, pour renouveler le scoutisme d'âge éclaireurs. Il proposait un dépassement supplémentaire, un renouvellement des activités, pour se perfectionner sur le plan technique, physique mais aussi spirituel. Cela a beaucoup plu. L'uniforme fut adapté, la langage plus direct, les situations plus crédibles, utilisation d'un matériel plus moderne, et on attirait par les raids de l’extrême. Il créa aussi le concept des patrouilles libres pour développer le scoutisme dans les régions sans chefs.
 La route, elle, s'amenuisait à 3000 membres. Pour échapper à une image de traditionaliste, la Fédération des Scouts d'Europe (FSE) cherchera à se faire reconnaître par Rome et l'épiscopat français, avec succès.Le Pape Paul VI encouragera leur action en 1975, lors de l'année sainte, et Jean Paul II continuera sur la même voie.
  (La FSE ne fait que tolérer certains groupes attachés à la messe de rite tridentain, et de moins en moins (rappelons que ce rite a été permis par Rome dans le Motu Proprio Ecclesia Dei). Les SUF de leur côté ont interdit en 1998 d'avoir des aumôniers célébrant selon le rite tridentain)
Il existe encore de nombreuses association scoutes en France, par exemple les Scouts catholiques de France, Les Scouts Saint Louis à Lyon, Les Scouts de Riaumont, Les Guides et Scouts Godefroy de Bouillon, les scouts Don Bosco, tous à tendance traditionnelle, c'est à dire tridentine.

   

En 1966 a lieu un pèlerinage pour le millénaire du mont St Michel. C'est là qu'est créé pour la première fois le baussant, ainsi que les premiers camps de formation sérieuse des chefs.
  En 1968, la FSE connaît une légère scission, qui donnera naissance aux scouts St Georges. Eux-même se scinderont, et ils donneront naissance aux scouts et Guides catholique de France, qui seront contraint par les SdF à changer leur nom en Association française des Guides et Scouts catholique. L'autre partie, après avoir fait un essai timide de réunion avec la FSE a finalement fusionné avec les SUF en 1996.
  Le réseau national des patrouilles libres est lancé en 1979, dans le même esprit que les foulards noirs de Michel Menu. En 1991, la FSE lance pour motiver ses garçons le Cap 2000 avec le concept des patrouilles cîmes et réintroduit les raiders Scouts.
 Pour manifester l'unité européenne de la FSE, le premier EUROJAM (il est semblable au Jamboree des scouts de France) a lieu en France, à Velles en 1984,(puis à Viterbe en Italie en 1994 ; Zelasko en Pologne en 2004 ; Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois en 2014 en France). Ils réunissent plus de 5000 garçons et filles, de troupe choisies pour l'occasion pour limiter le nombre des participants et éviter une organisation trop coûteuse..
 
Le Pape Jean Paul II accorde aux scouts d'Europe une audience cette même année: "nous allons prier pour remercier le Seigneur pour tout le bien que votre mouvement a fait depuis plusieurs générations à la jeunesse". Avec seulement 350 membres au départ, le mouvement en a eu jusqu'à 32000 garçons et filles en France, et près de 65 000 en Europe (et jusqu'au Québec). A la Pentecôte 2001, a FSE en France est officiellement reconnue "mouvement d'Eglise" pour l'éducation, tout comme les Scouts de France.

 

  En 1964 le premier camp est lancé, la première réalisation concrète de l'espoir d'un renouveau du Scoutisme de Baden-Powell.


Voici les textes que le scout connaît par coeur:


LA PROMESSE
Sur mon honneur, et avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux
Dieu, l'Église, ma Patrie et l'Europe ;
à aider mon prochain en toute circonstance ; à observer la loi scoute.


LA LOI SCOUTE
  1. Le scout met son honneur à mériter confiance.
  2. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
  3. Le Scout est fait pour servir et sauver son prochain
  4. Le Scout est l'ami de tous et le frère de tout autre scout.
  5. Le scout est courtois et chevaleresque
  6. Le scout voit dans la nature l'oeuvre de Dieu: il aime les plantes et les animaux.
  7. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.
  8. Le scout est maître de soi: il sourit et chante dans les difficultés.
  9. Le scout est économe et prend soi du bien d'autrui.
  10. Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes
LES PRINCIPES


  • Le devoir du Scout commence à la maison
  • Fidèle à sa Patrie le scout est pour l'Europe unie et fraternelle.
  • Fils de la chrétienté le scout est fier de sa foi: il travaille à établir le Règne du Christ dans toute sa vie et dans le monde qui l'entoure.

LES BUTS
Ils construisent leur pédagogie, autour des 5 buts du scoutisme, entre autres choses:
Ils sont les même que les Suf et SdF


- la santé
- le sens du concret (débrouillardise)
- le caractère
- le sens du service
- le sens de Dieu

LES TROIS VERTUS :
FRANCHISE . . . DEVOUEMENT . . . PURETÉ